Voici un petit extrait pour commencer l’année 2016… Tome 3 de ma saga.
Un peu (beaucoup) différent des deux premiers : celui-ci se passe à notre époque, sur fond d’enquête policière avec une critique sous-jacente des médias, de la presse, d’internet, des réseaux-sociaux en général. Bref ! j’espère être à la hauteur de mes ambitions. émoticône tongue
(J’ai terminé le premier jet de ce tome 3 – qui devait être un Oneshot – en 1998. Entre temps, beaucoup de choses se sont passées. Je suis en réécriture mais les remarques, les critiques, les constatations que je faisais à l’époque sont les mêmes qu’aujourd’hui. Bien avant les évènements de CharlieHebdo… )
Bref ! Trêve de digression :
Assis face à la fenêtre de son bureau, Bellay contemplait la ville à ses pieds, illuminée de mille éclats rouges et blancs jusqu’à l’horizon. Plus il y réfléchissait, plus il se disait que les évènements prenaient un drôle de tournant. Il savait par expérience que, si on ne les arrêtait pas, le comportement de certains criminels évoluait. Pourquoi ? Par ennui, pas hardiesse ?
S’il dressait le profil psychologique de ce type, Bellay aurait pu retenir de lui qu’il était précis, intelligent, mégalo aussi… Méticuleux dans sa mise en scène. Il avait mis en valeur sa dernière victime, prenant soin de nettoyer la plaie, de la coiffer. Artiste ? Il voulait se démarquer, que l’on parle de lui… Le lieu où ils avaient retrouvé le corps, la façon dont il faisait poser sa victime : droite, les bras le long du corps mais la tête penchée, tournée sur le côté, comme s’il voulait que, même dans la mort, sa victime soit humble devant lui… Et cette carte !
Bellay ne voulait pas anticiper, mais cela suggérait un changement de comportement.
Jusqu’à maintenant, la presse, les journaux télévisés n’avaient cessé de diffuser les photographies souriantes des jeunes gens disparus. Tous ne parlaient que d’eux. En avait-il eu conscience ?… Certainement, car ce fut rectifié et sa dernière victime en avait payé le prix fort. Violentée, torturée, achevée ! Malmenée jusque dans la mort.
IL avait réussi : on avait parlé de LUI, de son œuvre ! et non de sa victime.
Bellay se demandait jusqu’où ce type pouvait aller. Il n’en savait rien. C’la n’annonçait rien de bon.
Les yeux posés sur la ville frémissante, il désespérait de l’Humanité. Il se sentait impuissant. Tout ce qu’il pouvait faire était de ralentir la course d’un Monde voué à sa perte.